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Ce blog n’est pas un guide au sens classique. C’est plus le roman d’aventures d’un passionné de vins anciens et de gastronomie.
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Le détail des prochains dîners se lit ici : https://www.academiedesvinsanciens.org/programme-des-diners/

 

 

 

 

(ouverture de Mouton 1918 dont l’étiquette Carlu est en tête de ce blog. A gauche, on reconnait Mouton 1945)

 

 

 

 

 

 

Il n’est pas prévu – pour l’instant – de dialogue directement sur le blog, car je ne pourrais pas le gérer. Mais on peut m’adresser des questions, des commentaires, des suggestions par mail en se servant du formulaire que l’on trouve en cliquant sur ce lien : me contacter .

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302ème dîner au restaurant Maison Rostang mercredi, 1 octobre 2025

Le 302ème dîner de wine-dinners se tient au restaurant Maison Rostang Nicolas Beaumann. C’est un participant à mes dîners qui a invité six de ses amis ou partenaires pour un dîner à huit. La présence féminine sera nulle, semblant indiquer qu’il s’agirait d’un privilège masculin que veut pourfendre l’une des égéries de la France Insoumise.

Je suis arrivé au restaurant à 15h45 pour ouvrir les vins. J’ouvre en premier le Carbonnieux blanc 1952 et le parfum de ce vin est incroyablement brillant. Une merveille. Tous les autres parfums se montreront agréables. Aucun doute n’apparait pour l’ensemble des vins du repas.

Des bouchons sont très difficiles à tirer à cause de boursoufflures et je suis aidé par Eliot puis par le sommelier Jeremy pour ces difficiles opérations. Le nez de l’Yquem 1934 est impérial et le parfum du Meursault & Santenots 1947 est très engageant.

Les ouvertures sont terminées à 17h30 aussi comme il fait beau, je me promène dans les alentours et le nombre de boutiques fermées est assez impressionnant.

J’avais demandé une arrivée précise des convives à 19h45 et à cette heure, personne ne s’est présenté. Dix minutes plus tard, l’invitant m’appelle. Il a convoqué ses amis à un autre restaurant ! Le repas ne démarrera qu’à 20h20.

Le menu préparé par le chef Nicolas Beaumann est : amuse-bouches / lotte maturée, coques et coco de Paimpol, crème aux coquillages / cèpes en fricassée au gel de mûres / suprême de canard sauvage au sang, céleri rôti et radis noir acidulé, jus de canard,  / stilton / coing, confit dans son jus safrané, jus réduit au vin jaune / figue de Solliès, délicate crème au miel de sarrasin, jus de figue à la verveine / financier.

Nous commençons par des amuse-bouches très originaux avec le Magnum de Champagne Heidsieck Monopole Diamant Bleu 1985. La couleur est très claire, la bulle est active et ce champagne est rond, joyeux, de belle longueur. C’est un vrai plaisir à boire.

Sur la très gourmande lotte il y a deux vins. Dans la présentation de mes dîners, j’ai dit : on ne juge pas un vin, on essaie de le comprendre. Et j’avais ajouté : ne buvez un vin que lorsque vous avez pris une bouchée du plat qui lui est associé. Les deux vins étant servis avant le plat chacun a pu les sentir et ce fut un festival de jugements uniquement sur le nez. Plusieurs fois au cours du repas je dirai : attendez donc d’avoir bu le vin sur le plat avant de porter des jugements. Ce fut assez amusant de constater que les jugements hâtifs se voyaient le plus souvent corrigés une fois qu’on eut porté le vin a ses lèvres.

Le Château Carbonnieux blanc 1952 a un parfum éblouissant. Il est d’une belle personnalité et jamais on ne penserait qu’un bordeaux blanc de 73 ans puisse avoir cette vivacité.

Le Bâtard Montrachet Fontaine & Vion 1990 apparaît sur les premières gorgées plus large et plus séduisant, mais au fil de la dégustation, c’est le Carbonnieux qui apparaîtra le plus brillant des deux.

Sur les cèpes nous aurons aussi deux vins. Lorsque j’avais choisi sur mes fichiers de cave le Meursault & Santenots Hospices de Beaune Cuvée Jéhan de Massol Albert Bichot 1947, j’imaginais qu’il s’agissait d’un blanc, puisqu’il y a le mot Meursault, et lorsque j’ai fait plus tard les photos des vins, j’ai constaté que l’appellation Meursault & Santenots est celle d’un rouge. Lorsqu’on a travaillé sur le menu, Jérémy a eu la même vision que moi, vite corrigée. Le vin d’Albert Bichot a un parfum extrêmement expressif et ce vin s’épanouit en bouche, se montrant d’une belle complexité de grand vin. Je ne l’aurais pas imaginé à ce niveau.

A l’inverse, le Beaune Grèves Charles Viénot 1985 d’un très grand vigneron, laisse une opinion assez limitée. Au sein des vins rouges et blancs, ce sera le seul vin qui n’aura aucun vote.

J’avais annoncé à l’invitant que je mettrais deux Beaune Grèves dans ce repas, mais comme je n’aime pas les confrontations directes, les deux ont été placés avec deux plats différents.

De ce fait c’est avec le canard sauvage qu’apparaît le Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus Bouchard Père & Fils 1962. Je suis un amoureux de ce vin dont le 1865 est légendaire. Son goût est une des mes amours. Subtil, complexe, charmeur, c’est un grand vin.

Servi en même temps que lui, La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1963 offre un parfum d’une séduction rare. Le prestation de ce grand vin est très au-dessus de ce qu’on peut attendre de ce millésime. Tout au long du parcours, pour tous les convives le cœur balancera entre le Beaune Grèves et La Tâche. Grand plat et deux grands vins, La Tâche ayant la typicité de la grâce des vins du domaine.

Cela faisait longtemps que je n’avais pas suggéré, lorsque l’on mange du stilton avec un liquoreux de « mâcher, mâcher, mâcher » pour que la salive apparaisse en bouche pour un accord idéal. Le Château d’Yquem 1934 est extrêmement foncé. So parfum intense est charmeur et diabolique et cet Yquem fait partie des plus grands. Sa longueur est extrême. Il est associé ensuite au dessert au coing très pertinent.

Le Maury La Coume du Roy 1925 que j’ai associé souvent à un financier est en fait servi avec un dessert à la figue parfait, car j’avais une surprise en tête qui n’apparaîtra qu’après les votes. Ce Maury de cent ans est d’une belle fluidité. Il est si agréable à boire. Comme nous avons commencé les votes presque en même temps, ce vin est le seul que n’aura pas de vote, avec le vin de Charles Viénot.

Il est intéressant de constater que pour huit personnes qui votent pour leurs cinq vins préférés, il y aura cinq vins qui seront choisis premier. C’est assez rare. Trois vins ont eu deux votes de premier, le Meursault & Santenots 1947, La Tâche 1963 et l’Yquem 1934. Deux vins ont eu un vote de premier, le champagne Heidsieck Diamant Bleu 1985 et le Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus 1962.

Le vote de l’ensemble de la table est : 1 – Château d’Yquem 1934, 2 – Meursault & Santenots Hospices de Beaune Cuvée Jéhan de Massol Albert Bichot 1947, 3 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1963, 4 – Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus Bouchard Père & Fils 1962, 5 – Magnum de Champagne Heidsieck Diamant Bleu 1985, 6 – Château Carbonnieux blanc 1952.

Mon vote est : 1 – Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus Bouchard Père & Fils 1962, 2 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1963, 3 – Château d’Yquem 1934, 4 – Meursault & Santenots Hospices de Beaune Cuvée Jéhan de Massol Albert Bichot 1947, 5 – Château Carbonnieux blanc 1952.

L’idée que j’avais en tête est de faire goûter à ce groupe si sympathique le Massandra Muscat Rose Livadia et la Malvoisie des Canaries 1828 que j’avais bu précédemment avec des amis. Et les financiers les ont accompagnés. Brillants et déroutants, ils ont été appréciés.

L’ambiance du repas à été joyeuse car ce groupe d’amis dynamiques et pleins d’humour l’ont créée. Les plats ont tous été pertinents, créés par un grand chef. Jeremy a fait un service des vins appréciable qui contribue à la réussite du repas. Tous les vins ont brillé. L’accord du canard avec le Beaune Grèves 1962 m’a ravi et la surprise la plus grande, pour moi, est celle d’un vin que je ne connaissais pas, le Meursault & Santenots Hospices de Beaune Cuvée Jéhan de Massol Albert Bichot 1947.

Ce fut un grand 302ème dîner.

Bulletins du 2ème semestre 2025, du numéro 1063 à … dimanche, 28 septembre 2025

Bulletins du 2ème semestre 2025, du numéro 1063 à …

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(bulletin WD N° 1070 250930)    Le bulletin 1070 raconte : déjeuner au restaurant l’Aventure, apéritif chez des voisins, arrivée des premiers convives du 15 août, déjeuner au restaurant d’Alexandre Mazzia et 300ème repas de wine-dinners dans ma maison du sud.

(bulletin WD N° 1069 250923)    Le bulletin 1069 raconte : comparaison de deux champagnes Salon, réception de voisins, déjeuner au restaurant l’Aventure, déjeuner avec des vins algériens exceptionnels, apéritifs d’été et déjeuner au restaurant Brise Marine.

(bulletin WD N° 1068 250911)    Le bulletin 1068 raconte : apéritif au restaurant Rouge, dîner au restaurant de l’hôtel Lilou, comparaison de champagnes, dîner au restaurant Rouge et plusieurs repas au restaurant l’Aventure.

(bulletin WD N° 1067 250903)    Le bulletin 1067 raconte : 299ème dîner au restaurant Le Doyenné situé à Saint-Vrain, déjeuner au restaurant l’Aventure dans le sud, et déjeuner au restaurant de l’hôtel Lilou à Hyères.

(bulletin WD N° 1066 250825)    Le bulletin 1066 raconte : dégustation de vins de Bourgogne organisée pour le club d’amateurs de vins d’une grande société internationale de conseil et déjeuner au restaurant La Maison Arthur Dubois.

(bulletin WD N° 1065 WD 250818)    Le bulletin 1065 raconte : 298ème dîner, imaginé et créé sous le signe d’une totale extravagance et déjeuner au restaurant Le Doyenné à Saint-Vrain où se tiendra un futur dîner.

(bulletin WD N° 1064 250715)    Le bulletin 1064 raconte : compétition de dégustation à l’aveugle au siège de la maison Bollinger pour 14 écoles de commerce, déjeuner avec les élèves et 297ème dîner de wine-dinners au restaurant Maison Rostang Nicolas Beaumann.

(bulletin WD N° 1063 250702)    Le bulletin 1063 raconte : dégustation de vins anciens pour les élèves de l’Association Grands Crus HEC et 296ème repas de wine-dinners au restaurant Plénitude Arnaud Donckele avec 17 vins dont 12 premiers grands crus classés de Bordeaux, pour célébrer la classification de 1855.

Le 301ème de mes dîners au restaurant Astrance jeudi, 25 septembre 2025

Le 301ème de mes dîners se tient au restaurant Astrance. Le menu a été mis au point avec le chef Pascal Barbot en tenant compte des produits disponibles en cette saison.

A 16 heures je commence l’ouverture des vins. Le Château Poujeaux 1928 a une grosse boursouflure dans le goulot qui a rendu la levée du bouchon très difficile. Les autres ouvertures se sont passées normalement et j’ai été très heureusement surpris que les champagnes de 1979 et de 1982 aient des pschitt aussi forts.

Les parfums ont été extrêmement prometteurs à l’exception d’un seul, celui de l’Echézeaux 1974 qui a une odeur lactée très désagréable. Le risque est grand du fait de ce parfum, mais j’ai déjà été témoin de résurrections spectaculaires avec les vins de la Romanée Conti. Le sommelier Lucas Hubert m’a beaucoup aidé pour l’ouverture des vins et fera, tout au long du repas, un service parfait.

Tous les convives sont à l’heure. Nous sommes treize dont seulement deux femmes. Il n’y a pourtant aucun ostracisme de ma part ! Cinq participants sont des nouveaux.

Le menu préparé par Pascal Barbot que nous avons mis au point ensemble est : amuse-bouches : gougères au comté, tuiles gribiche aux algues, jambon Pata Negra / quelques coquillages crus et cuisinés (bulot, huître et praire) / rouget beurre blanc et sauce soja / homard vapeur, essence de crustacés / riz Koshihikari fraichement poli / filet de grouse cuit au sautoir, fondue d’oignon / cèpes des Vosges cuisinés à la braise / salade d’agrumes, crémeux citron / financier à la rose.

La présentation de la philosophie de mes dîners est faite en buvant le Champagne Mumm Cordon Rouge 1979. Ce champagne est solide, carré et serein. Il n’est pas extrêmement complexe mais il se montre particulièrement plaisant. Il montre son talent sur les amuse-bouches.

Le Champagne Dom Pérignon 1982 est une pure merveille, rond, doux, complexe et extrêmement bon. L’accord avec le bulot, travaillé par Pascal Barbot est magistral. Ce 1982 est magique. A la table il y a des convives qui n’ont jamais bu de champagnes anciens. Ils sont étonnés que ces champagnes puissent être aussi plaisants.

Plus je fais de dîners, plus j’ai envie de casser les codes. Récemment, j’avais mis ensemble un Pétrus 1976 avec un Clos de Tart 2009 sur le même plat et l’association était passionnante. Aujourd’hui, je mets ensemble un Hermitage blanc Chave 1993 et un Château Poujeaux 1928. Sur le rouget absolument délicieux, le mariage à trois est parfait, à condition de repasser toujours par la case poisson, c’est-à-dire de ne pas boire les deux vins à la suite.

L’Hermitage blanc Chave 1993 est très délicat. Alors qu’il peut être puissant, ce 1993 joue sur la complexité. L’accord avec le rouget est d’une évidence claire.

Le Château Poujeaux 1928 est un de mes chouchous, depuis que j’ai découvert il y a bien longtemps à quel point il est magique. C’est un Moulis en Médoc, mais il joue dans la cour des grands. Et à 97 ans il est d’une jeunesse qui surprend mes convives. On sent une truffe profonde et une longueur précise. Le rouget le met en valeur et ce mariage à trois est un de mes plaisirs.

Alors que le duo précédent mettait ensemble des extrêmes, j’ai commis l’erreur d’associer deux vins trop proches sur le homard. Le Chambertin Grand Cru Trapet 1990 est un vin élégant et subtil. Mais le Bonnes Mares Vieilles Vignes domaine Roumier 1988 est tellement riche et puissant, avec une gamme aromatique si grande, qu’il prend le dessus et met dans l’ombre le chambertin alors qu’il eût brillé s’il avait été seul.

Quand Julien Launois s’est inscrit à ce dîner, je lui ai proposé de venir avec un de ses champagnes et je crois que c’est la première fois qu’un vin ne vient pas de ma cave. Le Champagne Paul Launois Single Barrel N°1602 est à base de vins de 2016, vieillis en fût neuf. Il est d’une grande personnalité, long et précis, fait pour la gastronomie. Je suis tellement fier d’avoir choisi le riz dont Pascal Barbot fait une expression magique. C’est exactement le goût qu’il fallait pour ce champagne précieux.

Nous allons maintenant avoir deux vins de la Romanée Conti sur la grouse, qui est probablement la meilleure grouse que j’aie eu le plaisir de goûter. Par un de ces miracles dont le vin est capable, le nez de l’Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1974 est beaucoup plus dans l’esprit de la Romanée Conti que le nez de La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1986. C’est fou. Mais en bouche il est clair que La Tâche est d’un autre calibre. Ce vin est riche et magistral, immédiatement compréhensible avec l’âme de la Romanée Conti faite de rose et de sel. L’accord avec l’oiseau est idéal.

Ayant trop souvent associé les vins jaunes avec du comté, j’essaie de varier et l’association du Château L’Etoile Vandelle & Fils Jura 1982 avec des cèpes est pertinente. Ce vin du Jura est élégant et ne joue pas sur sa puissance.

Un Champagne Veuve Clicquot Cave Privée Rosé 1978 est présenté avec ce plat, mais c’est plus une respiration avant les vins liquoreux qu’une volonté d’accord, car ce champagne ne cohabite pas avec les cèpes. C’est un rosé extrêmement raffiné. Un très grand rosé qui vieillira remarquablement.

Certains convives sont déconcertés par le fait que le Château d’Yquem 1942 est quasiment noir, couleur de terre sombre. Nous ne serons que deux à le nommer premier, ma voisine de table et moi, alors que je considère que c’est un Yquem immense, absolument parfait et au parfum diabolique. Ce vin riche et très caramel est exceptionnel. Nous sommes suffisamment complices avec Pascal pour que je lui dise qu’il eût fallu un peu moins d’acidité.

Le Maury Rancio très vieux Vin Doux Naturel La Coume du Roy # 1880 est d’une douceur infinie, simple, direct et sans chichi. L’accord avec le financier est naturel. Il conclut ce beau repas.

Nous sommes 13 à voter pour nos six vins préférés parmi 13 vins. Ce qui est intéressant c’est que chacun des treize vins a eu au moins un vote, ce qui me fait particulièrement plaisir. Il y a eu « seulement » quatre vins qui ont été nommés premiers, La Tâche 1986 six fois, le Bonnes Mares Roumier 1988 trois fois, l’Yquem 1942 deux fois comme l’Hermitage blanc Chave 1993.

Le vote de l’ensemble de la table est : 1 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1986, 2 – Château d’Yquem 1942, 3 – Bonnes Mares Vieilles Vignes domaine Roumier 1988, 4 – Champagne Dom Pérignon 1982, 5 – Hermitage blanc Chave 1993, 6 – Château L’Etoile Vandelle & Fils Jura 1982.

Mon vote est : 1 – Château d’Yquem 1942, 2 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1986, 3 – Château Poujeaux 1928, 4 – Bonnes Mares Vieilles Vignes domaine Roumier 1988, 5 – Champagne Dom Pérignon 1982, 6 – Champagne Paul Launois Single Barrel N°1602.

La cuisine de Pascal Barbot a été exceptionnelle. Le sommet du repas a été la grouse avec les deux vins de la Romanée Conti. Tout le monde a senti que c’était un grand moment. Le bulot si bien travaillé pour le Dom Pérignon m’a impressionné. La perfection de l’Yquem m’a fortement touché. Le riz avec le champagne Launois m’a réjoui. Tout a été réussi. Ce fut un grand dîner.

Encore un déjeuner aux vins d’Algérie mercredi, 24 septembre 2025

Un ami suisse a créé une école de dégustation et organise des événements à thèmes avec des vins de haute renommée. Cela faisait bien dix ans que nous ne nous étions pas retrouvés autour de bons vins.

Il m’appelle et me dit qu’il serait à Paris et aimerait bien goûter des vins d’Algérie car de tels vins sont introuvables en Suisse.

Il m’annonce ses apports : un vin toscan, Sangiovese IGT, Gianfranco Soldera 2007 et un vin de la collection Massandra, un Muscat Rose Livadia 1932.

Mes apports algériens seront Kebir Rosé Frédéric Lung probablement 1947 et un Clos Adélia Vin fin d’Algérie 1949. Comme j’ai eu récemment des repas dont certains vins n’ont pas été totalement bus, j’apporterai le reste d’un Krug Grande Cuvée étiquette crème bu il y a deux jours, le reste d’un Beychevelle 1982 bu il y a trois jours et celui d’une Malvoisie des Canaries 1828 bue il y a deux jours.

Nous nous retrouverons au restaurant le Sergent Recruteur. Dominique a ouvert ses vins hier au restaurant et les a rebouchés. J’arrive à 11 heures pour ouvrir mes vins en présence de Dominique. Aurélien ayant quitté le restaurant après quatre ans de présence pour vivre d’autres aventures, c’est Thibaut qui le remplace et m’accueille avec le sourire.

Le bouchon du Kebir Rosé se déchire car le verre du haut du goulot est en surépaisseur par rapport au goulot.

Nous faisons le menu avec le chef Alain Pégouret. Nous commencerons par la rillette de poisson puis il y aura un plat de cèpes, suivi d’une sole et d’un poulet. Pour le dessert j’ai demandé à la jeune pâtissière des financiers et par ailleurs un plat au chocolat.

Le Krug Grande Cuvée étiquette crème bu il y a deux jours est riche et convainquant. Le pétillant est à peine plus faible qu’il y a deux jours. C’est un champagne exceptionnel de sérénité, de complexité et de richesse. Avec la rillette l’accord est brillant.

Le Kebir Rosé Frédéric Lung # 1947 a une couleur très sombre et un parfum de café. En bouche il combine café et thé, riche et en même temps de grande fraîcheur. Ce goût original et inhabituel nous séduit. C’est un grand vin qui se marie bien aux cèpes. Sa longueur est quasi infinie.

Je sers en même temps le Château Beychevelle 1982 qui n’a pas perdu une once de puissance et je le trouve même plus confortable que lorsque je l’avais bu il y a trois jours. Ce vin riche et noble est vraiment grand.

Le Sangiovese IGT, Gianfranco Soldera 2007 est un vin généreux et grand, mais du fait de son âge il manque un peu de longueur et d’expression. On sent qu’il sera grand.

Le Clos Adélia Vin fin d’Algérie 1949 est totalement exceptionnel. Il est large puissant, expressif et intense et à le boire on prend conscience que c’est un vin de la plus haute élite. Dominique pense qu’il pourrait se confronter à tous les plus grands vins français de 1949. Il se trouve que j’avais bu un Clos Adélia 1948 que j’avais trouvé totalement exceptionnel. J’ai la même sensation avec ce vin grandiose. Ce vin est presque noir tant il est riche.

Le Massandra Muscat Rose Livadia 1932 me fait un choc au cœur. Il est d’une grande fraîcheur et d’une grande émotion. Il y a des accents de framboise dans sa fluidité fragile. Il se boit comme si l’on suçait du sucre trempé dans un jus de framboise. Jamais je n’aurais imaginé autant de légèreté dans ce vin de la collection Massandra car généralement ces vins sont plus lourds.

La Malvoisie des Canaries 1828 a un parfum indélébile et a gardé la complexité et l’intensité que j’avais aimées. Ce qui est amusant c’est que Dominique a eu strictement la même réaction que l’australien avec qui j’avais bu un vin fortifié de 1883. Il a dit : « dans 200 ans, il serait le même ». Mes deux convives ont pris conscience de la perfection naturelle de ce grand vin, fait pour l’éternité. C’est la huitième fois que je bois ce vin que j’avais acheté en même temps que les Chypre 1845.

Si je mets la Malvoisie de côté car hors catégorie, je classerais en premier le Clos Adélia 1949, en deuxième le Massandra Muscat Rose Livadia 1932 et en troisième le Kebir Rosé vers 1947.

Dominique est un dégustateur expert qui a bu des vins dont je rêve tels que Yquem 1811 et 1847 et le Porto Quinta do Noval Nacional 1931. Et alors que je me sentais fier il y a deux jours d’avoir bu des vins de tous les millésimes de 1883 à 2023, Dominique m’a dit qu’il a tout bu depuis 1855 sauf un trou de 1873. Il y a toujours meilleur que soi. Bravo Dominique.

merci Instagram ! mardi, 23 septembre 2025

Instagram est un atout précieux pour créer des événements inoubliables. Ayant gardé en mémoire tout ce que j’ai bu depuis 2000, j’avais remarqué que j’avais bu tous les millésimes de 1885 à 2022. Un ami, ayant lu cela sur Instagram, m’a proposé d’apporter un Léoville Las Cases 1884. J’ai gagné un an dans ce trajet particulier, lors d’un déjeuner fort sympathique.

Récemment, j’ai indiqué sur Instagram que je serais ravi de boire un vin de 1883 et un Australien de Sidney m’a contacté en me disant qu’il possédait une bouteille d’un vin australien de 1883. Il a ajouté que la bouteille ne contenait que 10 ml, mais l’important pour moi était de boire un 1883.

Nous nous sommes rencontrés au restaurant Pages. J’avais apporté un Krug Grande Cuvée étiquette crème et un La Tâche 2002, laissant Scott choisir l’un des deux. Il a choisi le Krug car il souhaitait un champagne plus mature que celui qu’il consomme.

J’avais également apporté un Malvoisie des Canaries 1828, car j’imaginais qu’il s’accorderait avec son vin : un Para SEPPELTSFIELD tawny fortifié 1883 titrant 16,7 degrés.

Le menu que je mets au point avec le chef Ken est : amuse-bouches / carpaccio de bar / lieu jaune, sauce umami / wagyu / financiers à la rose.

Le Krug Grande Cuvée étiquette crème est élégant, complexe et noble. Un grand champagne, qui brille sur le poisson cru et aussi sur la sauce umami.

La Malvoisie des Canaries 1828 possède un parfum incroyable, intense et puissant. En bouche, il est incroyable, à la fois doux et sec, et offre une fraîcheur fantastique grâce à son acidité. Scott affirme que ce vin est fait pour durer des siècles, car il est impossible d’imaginer qu’il puisse décliner.

J’ai l’intuition qu’il s’accordera avec le wagyu. C’est un accord original, mais qui marche bien.

Le Para SEPPELTSFIELD tawny fortifié Australie 1883 titrant 16,7 degrés avait un parfum timide à l’ouverture, mais celui-ci se développe avec le temps. Ce vin est plus lourd que le Malvasia, extrêmement concentré, mais il présente des similitudes avec la malvoisie.

Le 1828 est plus élégant et charmant. Le 1883 est plus intense et puissant. L’association des deux est un pur plaisir. Les financiers à la rose sont exactement ce qu’il faut pour ces riches vins fortifiés.

Pierre Alexandre, le gérant de Pages, souhaitait nous offrir un Armagnac. J’ai refusé, car je voulais garder en bouche le souvenir de vins si merveilleux.

Merci Instagram. Merci Scott. J’ai maintenant bu tous les millésimes de 1883 à 2023, sans aucun manque. Cela fait 141 millésimes d’affilée.

Comme j’ai un vin de 1882 dans ma cave, il faudra que je le boive !

Dîner au restaurant Hanada vendredi, 19 septembre 2025

Un de mes amis se tient informé des nouveautés culinaires et me propose de dîner avec son épouse au restaurant HANADA. A l’adresse indiquée, aucune enseigne. Un jeune couple est comme moi circonspect devant la porte noire fermée sans indication. Heureusement un employé du restaurant ouvre la porte.

Nous serons huit attablés devant le lieu où le chef Masayoshi Hanada va officier. Nous sommes du service de 19 heures et il y aura un deuxième service après notre départ.

La salle est totalement noire, sans aucune décoration. Le chef arrive lorsque nous sommes tous installés et prépare la place où il va réaliser les plats. Il a un long couteau qu’il va utiliser tout le temps pour la préparation des plats.

On nous demande de ne pas faire de photos. L’atmosphère est assez monacale. Le chef parle peu ou pas et les plats sont annoncés par l’homme qui nous avait ouvert.

Voici le menu qui n’est pas distribué à l’avance : navet ‘lazio’ poché au sel / tofu de sésame frit, caviar osciètre et sauce ponzu / rouget, gelée d’irizaké, pois gourmands et wasabi / Chawan mushi, sabayon de jaune d’œuf, aonari et edamames / joue de raie, bouillon dashi, poireaux, shiitake et épices shichimi / encornet du jour / pageot, une semaine / langoustine vivante ce matin / chinchard du jour / ushiojiru fumet de poisson traditionnel / ventrèche de thon, deux semaines / thon gras deux semaines / thon rouge deux semaines / sériole une semaine / truite deux semaines / maquereau du jour / akadashi soupe au miso rouge / futomaki de thon tamago / sorbet de riz, sel et huile d’olive, raisins nebbiolo.

Les poissons sont magnifiques et les préparations très pures. Voir le chef préparer les assiettes ou coupelles de chacun est un spectacle fascinant. On se parle en chuchotant pour ne pas perturber cette prestation théâtrale.

La carte des vins est petite, mais le restaurant démarre. Les prix des grands vins sont très élevés. Mon ami me demande de choisir un vin et commande un Champagne Laurent-Perrier Cuvée Grand Siècle Edition 26 qui est totalement approprié à cette cuisine, frais, précis, délicat et accueillant aux plats. Un bonheur.

Quand nous avons fini ce délicieux champagne, nous changeons pour un Champagne Billecart-Salmon Cuvée Louis Salmon Blanc de Blancs 2012. A l’ouverture, ce champagne est moins profond et moins large que le Grand Siècle, mais au fil de la dégustation il s’élargit et s’adapte bien aux mets. C’est un bon champagne qu’il faut sans doute encore attendre, pour qu’il s’étoffe.

Que penser de cette expérience ? Les produits sont brillants, les plats simples, subtils et raffinés sont délicieux. Les plats de thon sont plus qu’excellents. C’est un grand repas. Mais l’atmosphère monacale est un peu pesante. On aimerait un peu plus de décontraction. C’est, de toute façon, une grande expérience.  

déjeuner au restaurant Pierre Gagnaire mardi, 16 septembre 2025

Un ami me convie à rejoindre un petit groupe d’amis pour un déjeuner au restaurant Pierre Gagnaire près de l’Etoile.

Nous allons prendre le menu suggéré pour le déjeuner, qui est plus de deux fois moins cher que le grand déjeuner. A la fin du repas, lorsque nous aurons constaté l’invraisemblable accumulation de plats, nous n’osions pas imaginer ce qui se serait passé si nous avions pris le grand repas.

Voici ce que nous avons mangé : gelée d’algues sauvages des côtes du Croisic : coquillages, crevettes grises, chair de tourteau / pascaline de féra du lac Léman au Macvin, pousses d’épinard, oseille et côtes de blettes, julienne de radis roses / soupe onctueuse de tomate, brandade de morue, pétale de lieu jaune, peaux de tomates craquantes, steak de cœur de bœuf voilé d’une eau de citron, nectavigne et navet kabu, crevettes impériales de David Hervé / poêlée de tomates cerise, encornets, Paris boutons et magret de canard gras au basilic / lapin de Bourgogne : râble farci des rognons, enrobé de lard blanc de Bigorre, rôti sarriette et ail frais, crème de maïs, grenailles fumées. La cuisse en fricassée avec giroles, oignons nouveaux et oignons doux des Cévennes. Le foie poêlé en bigarade, aubergine de Florence. Glace à la moutarde Fallot, haricots verts et betterave rouge / le grand dessert de Pierre Gagnaire.

La cuisine du chef est d’une imagination sans limite et les saveurs s’ajoutent aux saveurs, formant des kaléidoscopes de goûts.

La profession d’un des convives est d’être l’agent de vente des vins de nombreux domaines, aussi prend-il en charge le choix des vins.

Le Champagne Laherte Frères Ultradition Extra Brut est un champagne de belle construction, frais et direct, et il n’a pas la rigidité de quelques extra bruts, offrant un aimable message.

Alsace Grand Cru Schœnenbourg Marcel Deiss 2007 est le vin d’un vigneron remarquable et atypique. Ce vin est très doux, voire trop doux, puisqu’il est servi avec des plats qui ne lui conviennent pas. Il aurait pu être un vin de dessert ce qui aurait mis en valeur sa pureté.

L’Anjou blanc Thibaud Boudignon est extrêmement intéressant, d’une brillante vivacité. C’est un vin qui me plait beaucoup par sa fraîcheur et sa pureté. Il est très jeune, mais d’une belle richesse d’expression.

Le Chambolle-Musigny Jacque Frédéric Mugnier 2010 est un bijou de délicatesse et de subtilité. On est tellement bien avec ce vin racé et aimable. Un bonheur. On pense à l’amour courtois qui évoque l’élégance de ce vin.

Nous finissons avec les desserts accompagnés d’un Madère Henriques & Henriques Boal 10 ans d’âge qui est un régal à l’alcool très maîtrisé et une douceur idéale pour la diversité des saveurs des desserts infinis.

C’est un repas copieux, voire trop copieux, avec une exploration de goûts d’une grande imagination. Un beau moment. Le chef est venu nous saluer tout souriant. Sa cuisine est épanouie et l’on sent qu’il est heureux.

à l’Assiette Champenoise d’Arnaud Lallement samedi, 13 septembre 2025

Dans un peu plus d’un mois, je vais faire un de mes dîners à l’Assiette Champenoise d’Arnaud Lallement. Je me rends à son restaurant pour préparer le menu de ce dîner.

Nous nous connaissons depuis des décennies et nous avons souvent ensemble mis au point des dîners ou déjeuners mais jamais selon le format de mes dîners, ce qui justifie que je vienne sur place pour mettre au point le menu.

J’ai apporté avec moi un vin qui est une curiosité. La bouteille est magnifique, avec des textes très longs sur une étiquette très belle avec des dorures. Il s’agit d’un Vin Nature Laurent Perrier qui au goût est très difficile à situer. Je le verrais dans une plage de temps assez large, des années 20 jusqu’aux années 50.

Lorsque je suis arrivé au restaurant, j’ai fait ouvrir cette bouteille qu’aucun sommelier ne connait, comme moi, et nous le buvons. Aucun de nous n’a de repère. Ce vin qui s’appelle aujourd’hui « Coteaux champenois » a une forte personnalité. Très précis, intense, sec, il est d’une belle longueur. Il est vraiment gastronomique et c’est surtout sur des fromages qu’il montre sa générosité et sa complexité.

Au repas, j’ai pris la langoustine royale rôtie, huile d’olive Vale Douro et émulsion des carapaces puis le homard bleu, « hommage à mon papa », jus des têtes. Ces deux plats sont au sommet de ce que font les chefs trois étoiles.

Après le repas, j’ai eu une discussion avec Arnaud Lallement et son fils Brice et nous avons mis au point le menu du futur repas, avec une compréhension mutuelle exemplaire.

Ce repas fut superbe et le vin s’est montré inattendu et enrichissant.

déjeuner dans ma cave vendredi, 12 septembre 2025

Un jeune ami, grand dégustateur et normalien a obtenu un poste très important dans l’administration. Je lui avais dit que s’il l’obtenait, j’ouvrirais pour lui un grand vin.

Nous déjeunerons dans ma cave. Je cherche dans ma cave et je vois une bouteille qui conviendrait car c’est probablement mon vin « fétiche ».

Le Nuits-Saint-Georges Les Cailles 1915 est un vin que j’ai bu 14 fois dont 9 fois dans des dîners. Dans les neuf diners, le vote du consensus a été : 3 fois premier, 4 fois second et seulement 2 fois non classé dans les 5 premiers. Quant à mes votes, j’ai nommé ce vin 4 fois premier, 2 fois deuxième, 2 fois troisième, et une seule fois non classé dans les cinq premiers. C’est donc un vin en qui j’ai une confiance absolue.

Comme il s’agit d’un vin cher à mon cœur, j’ai invité aussi un ami qui est le plus fidèle actuel de mes dîners.

Il se trouve que souvent lorsque je reçois des amis dans ma cave, j’ouvre des liquoreux, mais tous ne sont pas finis sur le moment et je les garde. L’idée d’en ajouter à ce repas me paraît appropriée.

A côté de ce vin je choisis un vin blanc de bel aspect, de bon niveau et de belle couleur mais que je ne peux situer. La capsule indique nettement J. Faiveley et l’étiquette est quasiment illisible. J’ajoute une Veuve Clicquot 1904 qui a perdu deux tiers de son volume, un Bâtard Montrachet Bouchard Aîné 1955 de niveau bas et de couleur peu sympathique. J’aligne donc 15 bouteilles, espérant qu’il y ait suffisamment de belles choses pour trois personnes.

Mes amis arrivent. Tous les trois nous avons des emplettes : rillettes, jambons divers, pâtés de poissons divers, fromages et autres mets. Nous ne mourrons pas de faim.

Le Champagne Veuve Clicquot Ponsardin 1904 a une couleur acceptable qui va foncer de plus en plus puisque les sédiments en suspension sont plus denses dans le bas de la bouteille. Quelle surprise ! Ce champagne est non seulement buvable, mais il est expressif et intense. Avec la rillette, c’est un régal.

J’avais déjà remarqué que les champagnes qui perdent du volume sont moins affectés que les vins non pétillants. Nous en avons la preuve avec ce beau 1904.

Le Bâtard-Montrachet Bouchard Aîné et Fils 1955 a une vilaine couleur et un goût déstructuré. Inutile d’insister.

J’avais bon espoir pour le Vin blanc inconnu Faiveley qui pourrait être un Meursault de belle couleur et de beau niveau. L’attaque est très plaisante et on se prépare à l’aimer, mais le finale est trop imprécis. Nous n’allons pas insister.

J’ouvre un Champagne Salon 1999 qui fait un beau pschitt. J’aime ce champagne très minéral, solide, puissant qui nous permet de profiter des jambons espagnols, des crèmes à base de poissons et d’autres finesses marines.

C’est maintenant le moment de l’entrée en piste du Nuits-Saint-Georges Les Cailles Morin P&F 1915. J’étais venu ce matin à 8 heures pour l’ouvrir et son parfum méritait du temps pour s’épanouir. Et là, c’est le grand choc. Ce vin est d’une pureté d’une précision, d’une richesse, qui en font un vin que j’adore, que je vénère. Quelle beauté, quel fruit expressif. C’est incroyable qu’un vin de cent dix ans soit aussi parfait. Je sens que mes amis sont aussi émus que je le suis. Ce vin est un miracle et il est éternel, car j’ai l’impression qu’il est meilleur que les quatorze précédents.

Nous allons boire maintenant les vins doux et liquoreux qui sont de très bas niveaux, restes d’agapes antérieures. En premier un Monbazillac années 40 avec une étiquette générique qui n’indique aucun domaine. Je suis surpris qu’il soit si bon et si riche. J’avais acheté du Stilton et du Shropshire. Les deux se marient au vin avec un avantage pour le Shropshire.

Le Château Rayne-Vigneau est probablement un 1923 que j’avais ouvert plusieurs mois auparavant. Quelle surprise ! Car je pensais que le Monbazillac jouait dans la cour des grands, mais en fait le Rayne Vigneau le transcende. Quelle complexité. Il s’accorde mieux au Stilton.

Nous buvons maintenant deux Vins de Chypre. J’en ai de deux millésimes, 1869 et 1870. Le fait qu’ils soient si différents indique donc que les deux années sont représentées. L’un est doux, l’autre est brutal, intense et percutant. Je préfère le plus pointu des deux, qui est immense avec le stilton.

Une bouteille très ancienne, peut-être du 18ème siècle offre un vin qui est assez neutre. Il est bon, mais pas excitant.

En revanche, le Malaga 1872 est une merveille absolu. J’ai l’impression de goûter le côté blanc de la peau d’un citron. Le vin est vif, percutant, d’une complexité qui m’émeut. Quel moment ! Avec un fondant au chocolat Baulois, une perfection.

Le Sherry du Cap 1862 a perdu un peu de son énergie, mais il est très grand, original et complexe.

Le Cognac Navarre 1925 que j’avais servi au 300ème dîner mais qui avait déjà été ouvert avant est d’une puissance extrême. Je suis impressionné par sa précision préservée.

Le Rhum Nady probablement années 20 ou 30 n’a plus de personnalité excitante.

En revanche le Black Head RUM Cazanove probablement années 1890 a gardé toute sa puissance. C’est un grand rhum totalement plaisant.

Que dire de cette folie ? Elle démontre que les vins liquoreux anciens offrent de grands plaisirs même plusieurs mois après leur ouverture, elle montre que les champagnes de bas niveaux méritent qu’on les déguste et elle montre que le Nuits Cailles 1915 est pour moi, toutes proportions gardées, comme la Venus de Milo ou la Victoire de Samothrace, un marqueur de la perfection.

Mon classement a été : 1 – Nuits-Saint-Georges Les Cailles Morin P&F 1915 pour sa perfection éternelle, 2 – le Malaga 1872 pour sa fraîcheur, sa jeunesse et l’émotion qu’il offre et 3 – Champagne Veuve Clicquot Ponsardin 1904 étonnant champagne au plaisir certain.

Il faut donner à chaque vin l’opportunité de nous éblouir.

Règles pour la 43ème séance de l’académie des vins anciens du 27 novembre 2025 mercredi, 10 septembre 2025

Règles pour la 43ème séance de l’académie des vins anciens du 27 novembre 2025

Cette séance est ouverte aux amateurs de vins anciens avec ou sans apport de vins.

1 – participants sans vin

Les confirmations d’inscriptions sont prises dans l’ordre des demandes. Le prix est de 300 € par personne, à payer avant le 24 octobre.

2 – participants avec vins

  • proposer un vin ancien et fournir tous éléments sur le vin, dont le niveau dans la bouteille (chaque photo ne devra pas dépasser 500 Ko et devra être lisible. Elle sera en pièce jointe et non pas dans le corps du texte)
  • Obtenir mon approbation pour la ou les bouteilles proposées
  • Respecter les critères d’âge :
  • Champagnes : avant 1997
  • Vins blancs : avant 1991
  • Vins rouges et liquoreux : avant 1972

Les modes de livraisons figurent ci-après.

Livraison des vins entre le 13 octobre et 7 novembre.

Les confirmations d’inscriptions sont prises dans l’ordre des demandes. Le prix est de 190 € par personne, à payer avant le 24 octobre.

3 – lieu de la réunion

Le restaurant Macéo au 15 rue des Petits Champs 75001 PARIS

Rendez-vous à 19h. Fin de réunion à minuit.

4 – Mode de paiement

Paiement par virement à FRANCOIS AUDOUZE AVA

RIB / FR7630003030000005024474342

5 – mode de livraison

  1. – par envoi postal à François Audouze, société ACIPAR, 44 rue Andrei Sakharov, 93140 BONDY.
  2. – par livraison au 10 Place des Vosges 75004 Paris. Téléphoner à la concierge Madame PUREZA PEREIRA 07.64.88.30.66, prendre rendez-vous avec elle et l’appeler quand vous êtes arrivé, en donnant mon nom. Elle n’est pas joignable au téléphone entre 12h et 17h.

Respectez les dates limites, c’est fondamental.