Salon 1988 et Dom Pérignon 1959dimanche, 21 septembre 2014

Je remarque en cave une bouteille de Dom Pérignon 1959 qui a fait des taches sur la planche de sa case de stockage. La bouteille a perdu environ 35 – 40% de son volume et cela vient d’un choc qui a eu lieu sur le muselet, déchirant la cape. Il faut la boire. Mon fils est présent en France. La boire avec lui est l’issue la plus sympathique qui soit. Mais il s’est inscrit à une course à pied de 38 kilomètres en fin de séjour. Il faut donc attendre.

Le soir après sa course, un foie gras est ouvert qui appelle un champagne. Mon fils est fatigué et ne se sent pas d’humeur pour le Dom Pérignon 1959. Je lui dis : « je vais chercher un champagne plus ordinaire ». Il y a peu de champagnes au frais mais j’en vois un qui me fait envie. Nous rions de bon cœur, car le champagne que je remonte est tout sauf ordinaire : Champagne Salon 1988.

La couleur est très belle, commençant à peine à avoir des nuances ambrées. La bulle est active. Ce qui est intéressant, c’est que ce champagne combine jeunesse et maturité. De ce fait, il me donne l’impression d’une plénitude sereine et tranquille. Il est facile à comprendre, traçant sa route en bouche avec ténacité. Il est vineux, puissant, avec une suggestion de fruits compotés. Sa trace est quasi indélébile. Beaucoup plus puissant que le 1982 par exemple, il est aussi beaucoup plus masculin. Il s’accorde à merveille avec le foie gras. C’est un très grand champagne.

Le lendemain de sa course, mon fils a des courbatures qui n’affectent pas son palais. On peut donc ouvrir le Champagne Dom Pérignon 1959. A l’ouverture, le haut du bouchon vient et le disque du bas reste dans le goulot. Avec patience et un tirebouchon, j’arrive à l’extirper. Lorsque je verse, la couleur est d’un ambre clair, presque saumoné.

Le nez est très pur, et n’indique aucune déviation qui résulterait de l’accident de cave. La bulle a disparu et le pétillant n’est pas trop prononcé, mais il existe. Le goût est précis, très net, très bien dessiné et c’est une agréable surprise. Le vin est vivant, puissant, prononcé, avec des évocations de fruits oranges comme la mangue ou l’abricot. La longueur est extrême. Sur un nouveau foie gras, le vin est un régal. J’ai bu des Dom Pérignon 1959 plus vifs et plus typés, mais celui-ci est un régal dans une version plus douce. C’est un vin de grand plaisir.

2014-09-21 13.50.43 2014-09-21 13.51.51 2014-09-21 13.53.13

2014-09-21 13.15.48 2014-09-21 13.21.37

l’année est lisible sur le bouchon et Dom Pérignon figure sur le morceau cassé. Curieusement, la capsule est une Moët

2014-09-21 21.29.31 2014-09-21 21.33.08 2014-09-21 21.32.08

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