Rhône Vignobles acte 1 – dégustation de vins anciens chez Yves Cuilleronmardi, 4 février 2014

L’association « Rhône Vignobles » compte quinze vignerons de nombreuses appellations : Côte-Rôtie, Condrieu, Cornas, Cairanne, Crozes-Hermitage, Chateauneuf-du-Pape, Côteaux d’Aix, voilà pour celles qui commencent par « C », et Saint-Joseph, Lubéron, Gigondas et Vinsobres. Ils se sont regroupés pour faire la promotion de leurs vins par des opérations communes.

Le programme officiel est une réception au domaine Gerin à Ampuis où des professionnels du vin, marchands, cavistes, agents, restaurateurs et sommeliers sont conviés à boire des vins anciens de ces quinze maisons, puis à un déjeuner qui ressemble à une paulée, où chaque vigneron fait partager ses flacons récents ou un peu plus anciens avec une folle générosité.

La veille, le programme est privé, avec une réception au domaine Cuilleron en deux étapes, dégustation de vins anciens apportés par Georges, un sympathique et enthousiaste marchand de vins, apportés par moi et aussi par quelques membres de l’association. Cette dégustation sera suivie par un dîner au domaine Cuilleron, la cuisine étant faite par un des membres, François Villard, qui a pratiqué la cuisine pendant de longues années.

Lorsque nous arrivons au domaine Cuilleron, Georges est déjà là et une forêt de vins est en place. En rajoutant mes vins, je vois mal comment nous pourrions goûter un si grand nombre de vins. Il va falloir trier.

Comme il y a deux ans, où j’avais eu l’honneur d’être invité, je suis en charge de superviser et de réaliser l’ouverture des vins anciens. Georges m’aide à ouvrir avec une rapidité d’exécution qui ne s’embarrasse pas de contingences mais se révèle efficace. Avec Jean-Michel Gerin et Georges, je répartis les vins entre la séance des vins anciens et le dîner ainsi que l’ordre des vins. Pendant que j’ouvre les vins se tient la séance du conseil de l’association.

Nous sommes une vingtaines de personnes autour de la table et 17 verres seront servis pour chaque vin. Mes notes sont succinctes du fait de la profusion des vins. Mes vins seront marqués d’une astérisque sur leur année.

Le Vouvray Sec Clovis Lefèvre 1961 a une robe très jeune, de jaune citron. Le nez est citronné ainsi que le goût très agréable, avec une impression de grande jeunesse. Certains vignerons trouvent le vin soufré. Je n’ai pas cette impression.

C’est avec le Meursault Gouttes d’Or 1er Cru Moret-Nominé 2004 que j’ai l’impression de soufre. A noter que sur l’étiquette, Gouttes d’Or est écrit avec un « s », ce qui se retrouve dans d’autres domaines. Ce vin très typique de meursault avec une belle impression minérale a un beau fruit élégant.

Le Meursault Villages Thorin 1947 a un nez beaucoup plus beau, fait d’agrumes, d’orange amère et de pâtisserie. Un peu effacé au moment du service, il devient gourmand, très beau, avec un magnifique final citronné. C’est un grand vin.

L’Hermitage La Tour Blanche Jaboulet Vercherre 1976 a une couleur d’une jeunesse folle. Le nez est de truffe blanche. Son élégance est extrême. La bouche est remarquable, fluide, et l’équilibre est grand. C’est un très grand vin.

Un Côtes du Jura Louis Cartier rouge ancien est écarté par Georges qui fait le service avec efficacité et vient maintenant un Arbois Pupillin rouge Louis Cartier des années 40. La couleur est tuilée et très brune. Le nez et la bouche sont viandeux. Il a encore de belles vibrations. Il n’est en fin de compte pas si mal.

Le Château Bel-Air Bordeaux Supérieur 1961 a un nez de truffe. Sa couleur est très belle. Il a un petit peu de torréfaction. Il n’est pas mal mais ne dégage pas assez d’émotion.

Le Domaine de l’Eglise Pomerol 1955 est de la maison Calvet. Le nez est très subtil. C’est un vin plein, profond, avec des intonations de bois et de truffe. Il a une belle mâche et un matière superbe. C’est un grand vin de plaisir.

Le Château Le Crock Saint-Estèphe 1961 a un nez gourmand, charmeur. La bouche est d’une fraîcheur incroyable. Il est délicieux, il a un côté floral. C’est un vin de pur bonheur.

Le Château des Jacobins Pomerol 1961 a un nez moins ouvert. Il n’est pas mauvais mais un peu coincé. Il lui est difficile de passer après Le Crock, alors qu’il a des qualités.

Le Domaine de Chevalier Graves 1952* de niveau bas a un nez agréable. Il a de l’énergie en milieu de bouche. Il se comporte nettement mieux que ce que j’aurais imaginé.

Le Château Petit-Village Pomerol 1955 Ginestet a une couleur plus fatiguée alors que son niveau était beau. Il est un peu viandeux. La bouche est un peu déviée et médicinale.

Le Château Carbonnieux rouge 1928* provenant de la cave Nicolas est d’une folle richesse. Le nez est puissant. La jeunesse de ce vin impressionne. Il est truffé, gourmand, et tellement jeune. Tous les participants sont impressionnés.

Le Moulin à Vent Bouchard Père & Fils 1953* a un nez doucereux et génial. En bouche il est acidulé, fraise tagada. Il est charmeur, doux, un vrai vin de plaisir.

Le Moulin à Vent Louis Chevallier 1926* a un niveau superbe. Le nez n’est pas très agréable. Il y a un léger bouchon mais qui ne gêne pas la bouche. Il est aussi doucereux, avec un joli fruit.

Le Pommard Paul Bouchard 1971 a une extrême pureté de nez. Il est follement bourguignon et j’écris : »ça, c’est la Bourgogne ». Le fruit en bouche est rouge, magique. Le vin est brillantissime.

Le Volnay Santenots Comtes Lafon 1972 a une couleur claire. Le nez est assez désagréable. La bouche manque de cohérence.

Le Gevrey-Chambertin Louis Trapet 1961 manque de cohésion. Il n’est pas parfait et manque de message.

Le Charmes-Chambertin L. Gauthier 1928 est déclaré mort. Servi quand même, on sent un vin de noix, du café. Il n’est pas désagréable mais mort.

L’Hermitage-Rochefine Jaboulet Vercherre 1947 a une couleur tuilée. Le vin au nez un peu fade a un final dévié et médicinal qui gâche une attaque assez agréable.

Le Chateauneuf-du-Pape Paul Etienne 1943* a un nez fabuleux. La couleur est belle. C’est un vin séducteur, parfois un peu âpre ou doucereux, mais c’est un très beau vin, au top de ce qu’il pourrait donner.

Georges nous fait la surprise d’ajouter un vin à l’aveugle dont on sait juste qu’il est de 1814. Il y a de la citronnelle, du litchi, de la myrte. On sent l’alcool de ce vin muté, et le sel apparaît avant le sucre. Le final est de pâte de fruit, coing café. L’idée qui vient est celle du madère, mais je ne retrouve pas le côté tendu et sec du madère. Je pencherais volontiers vers une Malvoisie de 1814.

Il y a eu du déchet dans les apports mais les vraiment grands vins ont été si nombreux que tout le monde est conquis par cette expérience très riche vécue ensemble.

Maintenant, il me faut ouvrir les vins du dîner…

vue de ma chambre

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les vins à mon arrivée chez Yves CuilleronDSC07725 DSC07726 DSC07727 DSC07728 DSC07729

Les vins de l’acte 1

Vouvray Sec Clovis Lefèvre 1961

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Meursault Gouttes d’Or 1er Cru Moret-Nominé 2004

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Meursault Villages Thorin 1947

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Hermitage La Tour Blanche Jaboulet Vercherre 1976

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Côtes du Jura Louis Cartier  rouge 1940 #

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Arbois Pupillin rouge Louis Cartier 1940 #

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Château Bel-Air Bordeaux Supérieur 1961

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Domaine de l’Eglise Pomerol 1955

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Château Le Crock Saint-Estèphe 1961

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Château des Jacobins Pomerol 1961

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Domaine de Chevalier Graves 1952*

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Château Petit-Village Pomerol Ginestet 1955

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Château Carbonnieux rouge 1928*

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le bouchon du Carbonnieux m’a demandé un temps très long car l’effort pour tirer était énorme. Je ne comprenais pas. On voit que ce bouchon est plutôt celui d’un magnum que celui d’une bouteille, très comprimé et qui s’est épanoui après ouverture (à gauche, c’est la dimension du goulot)

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Moulin à Vent Bouchard Père & Fils 1953*

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Moulin à Vent Louis Chevallier 1926*

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Pommard Paul Bouchard 1971

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Volnay Santenots Comtes Lafon 1972

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Gevrey-Chambertin Louis Trapet 1961

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Charmes-Chambertin L. Gauthier 1928

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Hermitage-Rochefine Jaboulet Vercherre 1947

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Chateauneuf-du-Pape Paul Etienne 1943*

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Malvoisie de 1814

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les bouchons et capsules

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la table pendant la dégustation de vins anciens puis, après le repas de l’acte 2

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