présentation des « Vignobles Français de l’Etranger »dimanche, 24 mai 2015

Chaque année, une présentation des « Vignobles Français de l’Etranger » se tient à l’hôtel Saint-James & Albany à Paris. Beaucoup de pays sont représentés et les propriétaires sont souvent présents. N’ayant aucune obligation de résultat, je me limite aux rouges et je butine sur quelques stands. Toutefois, c’est avec un mousseux argentin, le Chandon, que j’ai commencé mon tour de piste, mousseux qui se révèle fort agréable, évoquant dans son vin de base les chardonnays californiens, avec du beurre et du fumé. Il tromperait beaucoup de gens, même si on s’aperçoit vite qu’il ne peut être champenois.

Au même stand je goûte le Cheval des Andes 2010 que j’avais bu récemment à l’ambassade d’Argentine. Je le trouve nettement meilleur, et il me plait par sa belle structure.

Le Domaine Drouhin Laurene Pinot Noir, Dundee Hills, USA 2012 est superbe de finesse et de précision. Voilà un vin que l’on doit aimer.

Ayant entendu qu’il y avait une dégustation privée à l’intérieur de de cette présentation, je pousse la curiosité et la porte et je me retrouve à une table de quatre, Sylvain Ouchik, organisateur de cet événement, Gérard Margeon le responsable des vins de la galaxie Ducasse, un tonnelier et moi. L’idée de cette table ronde est de déterminer le meilleur rapport qualité prix des vins présentés. Devant m’éclipser avant la fin, je ne saurai pas quels sont les gagnants mais c’est l’occasion pour moi de confronter mon palais acquis aux vins anciens avec des vins récents et qui plus est internationaux, dont l’alcool n’est pas chiche.

Déguster avec ces professionnels est un plaisir certain. La dégustation tient compte du prix de vente hors taxe, annoncé avant de boire. Quand j’entends Gérard Margeon dire d’un vin vendu 7 € qu’il est trop cher, je me sens Le Petit Prince, perdu sur une planète inconnue !

Le Shiraz Pyrenees Trelato et Chapoutier Australie 2008 est vendu 12€. Il titre 14°. Le nez est très végétal, fruité et poivré. Le final est aussi végétal et un peu déstructuré. On sent l’eucalyptus et les fruits confiturés.

Le Mathilda Tournon Victoria Shiraz Chapoutier Australie 2013 est vendu 7,5€. Nature, simple, il manque de vibration mais je le préfère dans son registre simple au Shiraz Pyrenees qui veut trop en faire.

Le Quite Mencia Vertuille veronica Ortega Espagne 2013 coûte 7,15€. Le nez est assez neutre sur l’alcool. L’acidité est trop forte, signant un vin déstructuré. Il est assez désagréable et ne vieillira probablement pas bien.

Le Fonsclar Priorat Combier Fischer Gérin Espagne 2012 vaut 15€. Tout en ce vin sent la douceur ? Il y a du velours mais aussi un peu de végétal. Il est gourmand et je le vois gastronomique. L’élevage est bien fait, il est très digeste malgré 14,5°. Les tannins sont un peu sec mais je le trouve agréable.

Le Carmenere Anderra barons de Rothschild Chili 2013 est vendu 5,5€ le nez est rebutant, le vin est flatteur, travaillé mais l’effet final est désagréable. On peut supposer qu’il y a des copeaux dans ce vin.

Le Enira Domaine Bessa Valley Bulgarie 2009 vaut 9,80€. Le nez est flatteur, ultra-moderne et le vin titre 14,5° Il est flatteur, trop flatteur, trop international. La finale est asséchante, le toucher est soyeux. Il n’a pas vraiment d’identité.

Le Vranec Tikves Macédoine 2012 est vendu 7€. Il a un joli nez. Le vin de 14° est très doux avec une belle personnalité mais il est handicapé par trop d’astringence.

Après cette dégustation je me suis demandé pourquoi ou fait boire aux consommateurs des vins dont certains sont assez excessifs, simplifiés, et parfois caricaturaux. Comme les producteurs sont français ou associés à des français, les ambitions devraient être plus hautes.

On m’a soufflé que le vin qui a gagné est un vin de la maison Drouhin USA, représentée sur les stands par Véronique Drouhin. J’ai bu ce vin gagnant très agréable en passant sur les stands, mais c’est la cuvée Laurene, de qualité supérieure qui a remporté mes suffrages.

Merci aux organisateurs de permettre ainsi de s’imprégner des tendances internationales initiées par des français. Je vais avoir l’occasion de comparer avec ce que font les bordelais puisqu’il me suffira de traverser la Seine, d’aller au nouveau palais de Guy Savoy pour apprécier une présentation de Bordeaux récents.

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